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Ti kamo Lapwent

Monument historique en péril

Une nouvelle fois, nous avons alerté les administrations et collectivités compétentes concernées par la dégradation avancée d’un monument historique, témoin et vestige industriel de la ville de Pointe-à-Pitre.

Le 11 janvier 2021, le 1er février 2021 ainsi que le 19 mars 2021, notre association Patrimoine Pointois a attiré leur attention sur l’état de délabrement avancé d’un bâtiment inscrit aux monuments historiques, par le biais de courriers accompagnés des photos ci-dessous.

->Courriers à ce jour sans réponse de leur part excepté une réponse générique de la part d’une administration.

Il s’agit d’un ancien entrepôt de la SIAPAP (ex usine Darboussier), devenu vice-rectorat au milieu du siècle dernier avant d’être abandonné à son triste sort. Le laisser périr c’est effacer une partie de la sociologie de la construction de la ville.

En effet, le rez-de-chaussée constitué en grande partie de moellons, de chaux et de briques se délite de toutes parts. L’étage en bois, caractérisé par le dessin d’un appareillage de pierre sur le bardage semble rongé par des insectes et abîmé par les intempéries sans compter le non-entretien et les non-réparations. De plus, côté rue Peynier, il semble que les balcons aient été sciés ne laissant apparaître que leurs bases situées à la jointure des deux niveaux. Ce bâtiment, inscrit aux MH, témoigne de l’histoire de la ville et du port ainsi que de ses habitants. Il fait partie de l’ADN et du patrimoine industriel de la ville de Pointe-à-Pitre.

Rappelons-nous qu’une maison célèbre a été ravagée par un incendie, non loin de là, rue Peynier, il y a à peine deux ans…n’attendons pas qu’il soit trop tard pour agir !

La préservation du patrimoine matériel et immatériel est primordiale pour la transmission aux générations futures.

Il y a urgence, le patrimoine pointois est en danger !

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Ti kamo Lapwent

La Renaissance

Il y a un peu moins d’un mois, nous abordions l’incendie de la Renaissance qui a ravagé le monument historique inscrit au titre des Monuments Historiques pour sa façade, ses deux galeries latérales et sa toiture.

En ce même mois de janvier 2021, un rapport post incendie a été rendu sur l’état sanitaire actuel de la façade et dont des décideurs ont reçu copie :

LA FACADE PEUT ETRE SAUVEE !

En effet, il existe des méthodes de conservation ayant déjà fait leurs preuves, à charge aux décideurs de décider du sort des ouvrages inscrits au titre des monuments historiques dont la façade à elle seule représente la place de La Victoire et qui garde les souvenirs de tant de Pointois mais également représente la fierté de Pointe-à-Pitre et de ses habitants.

Méfions-nous des promesses de reconstruction à l’identique, la maison natale de Saint John Perse (démolie illégalement par arrêté municipal en septembre 2017) n’a toujours pas été reconstruite à ce jour.

OSONS DIRE STOP AU VENDALISME DU PATRIMOINE DE POINTE-A-PITRE !!

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Ti kamo Lapwent

Eglise St-Pierre et St-Paul

Photos prises le mardi 09 février 2021 à 11h13 du matin.

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Histoire

Le tremblement de terre du 8 février 1843

Il y a 178 ans, un séisme majeur (magnitude estimée à 8,5 sur l’échelle de Richter) est ressenti en Guadeloupe. La secousse est perçue très loin aussi bien au sud à Caracas et Cayenne, qu’au nord des États-Unis. Il est suivi à Pointe-à-Pitre d’un incendie qui dure près d’une semaine. Les pertes humaines et matérielles sont considérables. Voici le témoignage d’un Pointois d’il y a de ça 7 générations, M. Eugène Testut, directeur d’école dans la ville (témoignage publié fin février 1843 dans Le Journal de la Martinique).

« Courage, ma plume, courage, car je frémis !… » écrit Eugène Testut, retranscrivant « la lugubre histoire de cinq ou six jours d’éternelle, de sanglante mémoire ».

« Le 8 février s’est levé… et la Pointe-à-Pitre si laborieuse, si riche, si coquette, si confiante, s’est abîmée avec d’horribles craquements : 2 minutes ont suffi pour en faire un monceau de ruines méconnaissables, pour faire de ses nombreux et riches habitans des cadavres hideux, des estropiés, ou des malheureux sans toit, sans pain ! ».

Le cadran de l’église de Pointe-à-Pitre était encore debout, ce 8 février 1843, pour indiquer l’heure du désastre : 10h35. Les aiguilles restèrent figées, fascinant les témoins du tremblement de terre qui ravagea la Guadeloupe : « les horloges restées debout ne donnaient plus les heures, le tremblement de terre avait arrêté leurs aiguilles à dix heures trente cinq minutes, heure fatale, heure à jamais mémorable ! ».

Mémorable, le séisme fut suivi d’un terrible incendie qui « allait toujours étendant ses ravages, dévorant de nouvelles victimes » ainsi que de nombreuses secousses décrites comme « le corps du moribond qui rend les derniers soupirs ». La nouvelle n’arriva en métropole qu’un mois plus tard. Le bilan fait état de presque 3000 morts : « Le tremblement de terre du 8 février et l’incendie instantané qui a eu le courage de venir brûler des ruines (…) sont un de ces épouvantables bouleversements que nous redirons à nos derniers neveux qu’ils ne nous croiront pas ! […] ».

Il faut savoir que l’épicentre se trouvait entre Anse-Bertrand et l’île d’Antigue. L’évènement détruisit de nombreux édifices dont l’église (la 4ème, située à l’emplacement actuel de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul). Il fut décidé de reconstruire une église ainsi que le presbytère sur les mêmes emplacements et dont les travaux (de la nouvelle église) débutent le 29 décembre 1847 pour se terminer en 1850.

La ville a perdu toutes ses archives d’état civil et les recrée dès le 26 février 1843.

La reconstruction de Pointe-à-Pitre se fait sur de nouvelles bases, notamment avec la construction de murs coupe-feu construits entre chaque maison, des rez-de-chaussée en maçonnerie et les étages en bois.

Un séisme qui a marqué les mémoires puisqu’il détruit une bonne partie de la ville de Pointe-à-Pître en faisant 3000 morts et 1500 blessés au sein d’une population beaucoup plus importante qu’aujourd’hui puisqu’elle s’élevait à près de 22 000 habitants (15 000 aujourd’hui). On pense que 1100 des 1400 habitations dénombrées dans la ville ont été détruites. 

L’histoire a retenu que le Gouverneur de l’époque, l’Amiral Gourbeyre, informé du désastre survenu à Pointe-à-Pitre, se rend immédiatement sur les lieux, en compagnie du médecin en Chef et de chirurgiens de l’Hôpital Militaire de Basse-Terre. Le Docteur Arnoux, chirurgien de marine, installe un Hôpital de campagne sur l’actuelle Place de la Victoire et procède, avec son équipe, à des centaines d’amputation, parfois avec des scies égoïnes, ne disposant pas du matériel adéquat. Le risque de tétanos étant alors très fort; on craint même une épidémie de choléra avec tous les corps en putréfaction sous les décombres.
Le Maire de Pointe-à-Pitre, Jean-Antoine Champy, prend alors un Arrêté pour mettre en place des équipes chargées de ramasser les bras et jambes amputés, ainsi que les cadavres, pour les brûler sur le Quai de la Martinique ou pour les jeter dans le Canal des Saintes ou dans la mangrove proche de l’actuel Jarry.
Le Gouverneur Gourbeyre organise lui-même les secours et la gestion de crise. Il est aussi à l’origine de la reconstruction de la ville. Un chantier où il ne s’épargne aucune peine. Il en mourra d’ailleurs. Mais les Pointois et la Guadeloupe lui en seront reconnaissants puisque la place qui sépare l’église Saint Pierre et Saint Paul et le tribunal de Pointe-à-Pitre, porte son nom ainsi que la section qui portait jusque là le nom de « Dos d’Âne » et qui, depuis, est devenue la commune de Gourbeyre.

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Ti kamo Lapwent

L’incendie de la Maison Forier

Il y a un peu plus de 2 ans, le 07 février 2019 vers 21h, la Maison Forier était emportée par les flammes. Un pan du patrimoine de la ville, symbole de la maison bourgeoise créole pointoise disparaissait, emportant avec elle le vécu et les souvenirs de ses occupants. Depuis 1875 elle occupait cette parcelle et était reliée par une passerelle au niveau du 1er étage à la Maison Dain voisine (Ecole Peynier/Franz Rallion) dont les propriétaires étaient membres de la même famille. La passerelle fut retirée lors de l’achat de la maison par les Forier en 1971. La maison faisait la joie des passants et des visiteurs lors des journées du patrimoine. Aujourd’hui on peut encore admirer son architecture et les différents éléments qui la composaient dans les livres Kaz Antiyé Jan Moun Ka Rété et Caribbean Style.

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Ti kamo Lapwent

Les « Chantiers Viviès »

Pourquoi s’évertuer à détruire systématiquement le patrimoine de Pointe-à-Pitre ?

Comment le service urbanisme de la ville de Pointe-à-Pitre peut il autoriser la démolition de la façade des « Chantiers Viviès » (localisation), quai Ferdinand de Lesseps, alors que le bâtiment se situe dans la zone du périmètre des 500m de plusieurs monuments historiques classés et inscrit ? (Musée saint John Perse, Médiathèque et Ancienne Capitainerie du Port). Que dit le PLU ?

Alors que des propriétaires privés fonciers ont la conscience de la valeur du patrimoine et font des efforts financiers importants, notamment en montant des dossiers de financement, les entités publiques s’évertuent à démolir systématiquement le patrimoine qu’elles possèdent…

Aucune considération n’est faite notamment pour les architectes guadeloupéens qui ont conçu ces édifices par le passé. Ainsi, la Renaissance, née d’une souscription de quatre pointois et dont la façade a été conçue par un pointois, est vouée à la démolition, et ce depuis 2016 par son propriétaire actuel, L’EPCI central.

Aujourd’hui c’est au tour de l’immeuble des « Chantiers Viviès, Viviès Frères », situé sur le quai Ferdinand de Lesseps, racheté par l’Etablissement Public Foncier, de subir les assauts des démolisseurs du patrimoine pointois.

Voici la liste non exhaustive des raisons pour lesquelles la façade du bâtiment est à sauvegarder :

-De style Art Déco, construit par l’architecte Guadeloupéen Gérard-Michel Corbin et achevé en 1949 par l’entrepreneur Diligenti.

-Les lettres de l’enseigne en fer.

-La cage d’escalier centrale.

-Le large auvent qui protège le rez-de-chaussée de la pluie et du soleil.

-Les deux balcons à l’étage, en retrait de chaque côté de la cage d’escalier.

En somme l’ensemble des éléments qui composent la façade.

Or, des projets avaient déjà été présentés afin de sauvegarder la façade…Pourquoi absolument démolir, effacer, gommer les monuments de la ville ?

Détruire aujourd’hui c’est retirer à Pointe-à-Pitre son identité patrimoniale de demain, et pour les générations futures.

Que va t’on construire à la place, encore des immeubles génériques sans identités, qui ne racontent rien, et non adaptés au climat de la Guadeloupe ?

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Ti kamo Lapwent

Le musée Saint John Perse

Après la destruction en 2017 (jugée illégale par le Tribunal Administratif de Guadeloupe saisi par deux associations) de la maison natale de Saint John Perse (jugement), nous sommes inquiets du sort qui est réservé au patrimoine de la ville…la reconstruction à l’identique (monument inscrit – code du patrimoine) « promise » se fait toujours attendre.

C’est suite à la vigilance de plusieurs citoyen.ne.s et à la nôtre que le 20 janvier 2021, nous avons alerté par email le maire de Pointe-à-Pitre ainsi que la Direction des Affaires Culturelles de Guadeloupe (DAC) de l’état de délabrement et d’abandon du musée Saint John Perse, rue de Nozières notamment depuis le premier confinement il y a de cela 11 mois.

Extrait du courrier :

« …Monsieur le maire,
En tant qu’association de défense du patrimoine pointois, nous souhaiterions vous alerter sur l’état catastrophique du musée St-John Perse, situé face à votre cabinet, rue de Nozières. Outre le fait que la maison Souques-Pagès aurait besoin d’un véritable plan de restauration (Art L621-9 et L621-12 du code du patrimoine), elle doit avant tout être entretenue, nettoyée et aérée régulièrement.
Pour rappel cet édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 2 mars 1979, il est également labellisé « Maison des illustres » et « Musée de France ». Cette maison de type « colonial » faite d’une structure métallique et de brique est avec la villa Zevallos, le seul exemplaire que nous ayons en Guadeloupe, de ce fait, elle figure parmi les joyaux de notre patrimoine.
Bien que la pandémie actuelle ne permette pas son ouverture au public, vous vous devez de garantir son entretien. Nous avons constaté que le jardin est à l’abandon (photo 1); il regorge de déchets en tout genre et laisse apparaître des herbes hautes et des arbres qui n’ont pas été taillés depuis des mois. Des arbres poussent sur le mur mitoyen à l’immeuble Thionville (photo 2), un mur coupe-feu. De plus, nous avons pu constater des trous au niveau de la toiture se situant au-dessus de la galerie, près du calebassier, face nord, un constat alarmant visible depuis le trottoir (photo 3). Saviez-vous que cette partie de la maison avait fait l’objet d’une restauration en 2008 ? Si de tels dégâts sont perceptibles à l’extérieur de l’enceinte du musée, nous n’osons même pas imaginer ce que nous pourrions trouver sous les combles. Une partie de la frise en zinc martelé a disparu côté rue Achille René-Boisneuf (photo 4) et la toiture semble rouillée (photo 5).
Lors de nombreux conseils municipaux, vous avez indiqué être sensible au patrimoine, nous comptons donc sur votre sensibilité à celui-ci afin de mettre tous les moyens à votre disposition (concours de la DAC, services techniques de la ville) dans le but de préserver ce monument historique… »

A ce jour, nous n’avons pas encore eu de réponse des intéressés.

Il est à noter que dans le cadre des « Maisons des illustres », des musées nationaux et également avec le concours de la DAC, des fonds spéciaux existent, à charges aux responsables d’aller chercher ces financements.

Le mécénat est aussi une solution.

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Ti kamo Lapwent

Il y a un an : l’incendie de la Renaissance

Petit rappel :

Le 25 janvier 2020, aux alentours de 16h, l’alerte était donnée, l’incendie de la Renaissance située sur la place de La Victoire, retentissait comme un coup de tonnerre à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe et au-delà.

Des pointois, des badauds étaient présents sur la place de La Victoire, incrédules face à l’ampleur de la catastrophe. Certains ont même parlé de « Notre-Dame » pour la Guadeloupe, en référence à l’incendie de 2019 survenu dans la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Photos prises le jour de l’incendie (le 25/01/2020) :

Photos prises le lendemain de l’incendie (le 26/01/2020) :

Aujourd’hui, alors que les circonstances de l’incendie ne sont toujours pas connues du public, la question se pose quand à l’action et à l’intérêt des décideurs concernant la préservation du patrimoine pointois et au-delà, guadeloupéen (https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/grande-terre/pointe-pitre/incendie-du-cinema-renaissance-samedi-dernier-relance-question-du-respect-normes-incendie-pointe-pitre-794241.html).

Au-delà du bâtiment, il s’agit d’un lieu chargé de la mémoire des pointois et guadeloupéens qui l’ont fréquenté, qui ont également profité de la place de La Victoire dont la Renaissance fait partie de la dynamique urbaine.

Tout juste un an après le sinistre, nous en sommes là :

Rien n’est perdu avec l’aide et la volonté de chaque citoyen.ne

Signons la pétition en ligne, sauvons le patrimoine pointois

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Ti kamo Lapwent

Le boulevard Faidherbe

La fin du canal des boulevards :

A la fin des années 1960, le canal situé sur les boulevards Hanne et Faidherbe est canalisé dans une buse courant le long de la route, sous les boulevards.

La nature marécageuse des sols rend complexe la conception de la buse en béton, mais sa réalisation a pu aboutir.

Elle a permis d’absorber durant des décennies, les eaux pluviales des mornes alentours, comme à l’origine de l’histoire de la ville avec la construction de l’ancien canal Vatable et d’autres canaux (d’où son ancien surnom de « Venise des Antilles »), montrant ainsi sa perpétuelle lutte contre la montée des eaux des villes qui ont gagné leur espace vital sur la mer.

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Histoire

On dé pyès kaz

📍 « on dé pyès kaz » qui était transportée depuis les campagnes sur des cabrouets (charrettes) jusque dans les faubourgs proches et lointains de Pointe-à-Pitre.
Elles étaient posées sur un socle de moellons et autres matériaux afin d’éviter les inondations par temps de pluies et de cyclone. Selon les dimensions de la parcelle, elles étaient orientées de face ou de côté.
Photo 1. Vue générale de la façade.
Photo 2. Détails du socle rocheux.
Photo 3. Frise en bois sculpté démontrant la volonté de montrer, pour le propriétaire, son statut social auprès des voisins.
Photo 4. Porte ouvrant sur un ancien couloir traversant et rejoignant la rue parallèle.