Il y a un peu moins d’un mois, nous abordions l’incendie de la Renaissance qui a ravagé le monument historique inscrit au titre des Monuments Historiques pour sa façade, ses deux galeries latérales et sa toiture.
En ce même mois de janvier 2021, un rapport post incendie a été rendu sur l’état sanitaire actuel de la façade et dont des décideurs ont reçu copie :
LA FACADE PEUT ETRE SAUVEE!
En effet, il existe des méthodes de conservation ayant déjà fait leurs preuves, à charge aux décideurs de décider du sort des ouvrages inscrits au titre des monuments historiques dont la façade à elle seule représente la place de La Victoire et qui garde les souvenirs de tant de Pointois mais également représente la fierté de Pointe-à-Pitre et de ses habitants.
Méfions-nous des promesses de reconstruction à l’identique, la maison natale de Saint John Perse (démolie illégalement par arrêté municipal en septembre 2017) n’a toujours pas été reconstruite à ce jour.
OSONS DIRE STOP AU VENDALISME DU PATRIMOINE DE POINTE-A-PITRE !!
Il y a un peu plus de 2 ans, le 07 février 2019 vers 21h, la Maison Forier était emportée par les flammes. Un pan du patrimoine de la ville, symbole de la maison bourgeoise créole pointoise disparaissait, emportant avec elle le vécu et les souvenirs de ses occupants. Depuis 1875 elle occupait cette parcelle et était reliée par une passerelle au niveau du 1er étage à la Maison Dain voisine (Ecole Peynier/Franz Rallion) dont les propriétaires étaient membres de la même famille. La passerelle fut retirée lors de l’achat de la maison par les Forier en 1971. La maison faisait la joie des passants et des visiteurs lors des journées du patrimoine. Aujourd’hui on peut encore admirer son architecture et les différents éléments qui la composaient dans les livres Kaz Antiyé Jan Moun Ka Rété et Caribbean Style.
Pourquoi s’évertuer à détruire systématiquement le patrimoine de Pointe-à-Pitre ?
Comment le service urbanisme de la ville de Pointe-à-Pitre peut il autoriser la démolition de la façade des « Chantiers Viviès » (localisation), quai Ferdinand de Lesseps, alors que le bâtiment se situe dans la zone du périmètre des 500m de plusieurs monuments historiques classés et inscrit ? (Musée saint John Perse, Médiathèque et Ancienne Capitainerie du Port). Que dit le PLU ?
Alors que des propriétaires privés fonciers ont la conscience de la valeur du patrimoine et font des efforts financiers importants, notamment en montant des dossiers de financement, les entités publiques s’évertuent à démolir systématiquement le patrimoine qu’elles possèdent…
Aucune considération n’est faite notamment pour les architectes guadeloupéens qui ont conçu ces édifices par le passé. Ainsi, la Renaissance, née d’une souscription de quatre pointois et dont la façade a été conçue par un pointois, est vouée à la démolition, et ce depuis 2016 par son propriétaire actuel, L’EPCI central.
Aujourd’hui c’est au tour de l’immeuble des « Chantiers Viviès, Viviès Frères », situé sur le quai Ferdinand de Lesseps, racheté par l’Etablissement Public Foncier, de subir les assauts des démolisseurs du patrimoine pointois.
Voici la liste non exhaustive des raisons pour lesquelles la façade du bâtiment est à sauvegarder :
-De style Art Déco, construit par l’architecte Guadeloupéen Gérard-Michel Corbin et achevé en 1949 par l’entrepreneur Diligenti.
-Les lettres de l’enseigne en fer.
-La cage d’escalier centrale.
-Le large auvent qui protège le rez-de-chaussée de la pluie et du soleil.
-Les deux balcons à l’étage, en retrait de chaque côté de la cage d’escalier.
En somme l’ensemble des éléments qui composent la façade.
Or, des projets avaient déjà été présentés afin de sauvegarder la façade…Pourquoi absolument démolir, effacer, gommer les monuments de la ville ?
Détruire aujourd’hui c’est retirer à Pointe-à-Pitre son identité patrimoniale de demain, et pour les générations futures.
Que va t’on construire à la place, encore des immeubles génériques sans identités, qui ne racontent rien, et non adaptés au climat de la Guadeloupe ?
Après la destruction en 2017 (jugée illégale par le Tribunal Administratif de Guadeloupe saisi par deux associations) de la maison natale de Saint John Perse (jugement), nous sommes inquiets du sort qui est réservé au patrimoine de la ville…la reconstruction à l’identique (monument inscrit – code du patrimoine) « promise » se fait toujours attendre.
C’est suite à la vigilance de plusieurs citoyen.ne.s et à la nôtre que le 20 janvier 2021, nous avons alerté par email le maire de Pointe-à-Pitre ainsi que la Direction des Affaires Culturelles de Guadeloupe (DAC) de l’état de délabrement et d’abandon du musée Saint John Perse, rue de Nozières notamment depuis le premier confinement il y a de cela 11 mois.
Extrait du courrier :
« …Monsieur le maire, En tant qu’association de défense du patrimoine pointois, nous souhaiterions vous alerter sur l’état catastrophique du musée St-John Perse, situé face à votre cabinet, rue de Nozières. Outre le fait que la maison Souques-Pagès aurait besoin d’un véritable plan de restauration (Art L621-9 et L621-12 du code du patrimoine), elle doit avant tout être entretenue, nettoyée et aérée régulièrement. Pour rappel cet édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 2 mars 1979, il est également labellisé « Maison des illustres » et « Musée de France ». Cette maison de type « colonial » faite d’une structure métallique et de brique est avec la villa Zevallos, le seul exemplaire que nous ayons en Guadeloupe, de ce fait, elle figure parmi les joyaux de notre patrimoine. Bien que la pandémie actuelle ne permette pas son ouverture au public, vous vous devez de garantir son entretien. Nous avons constaté que le jardin est à l’abandon (photo 1); il regorge de déchets en tout genre et laisse apparaître des herbes hautes et des arbres qui n’ont pas été taillés depuis des mois. Des arbres poussent sur le mur mitoyen à l’immeuble Thionville (photo 2), un mur coupe-feu. De plus, nous avons pu constater des trous au niveau de la toiture se situant au-dessus de la galerie, près du calebassier, face nord, un constat alarmant visible depuis le trottoir (photo 3). Saviez-vous que cette partie de la maison avait fait l’objet d’une restauration en 2008 ? Si de tels dégâts sont perceptibles à l’extérieur de l’enceinte du musée, nous n’osons même pas imaginer ce que nous pourrions trouver sous les combles. Une partie de la frise en zinc martelé a disparu côté rue Achille René-Boisneuf (photo 4) et la toiture semble rouillée (photo 5). Lors de nombreux conseils municipaux, vous avez indiqué être sensible au patrimoine, nous comptons donc sur votre sensibilité à celui-ci afin de mettre tous les moyens à votre disposition (concours de la DAC, services techniques de la ville) dans le but de préserver ce monument historique… »
A ce jour, nous n’avons pas encore eu de réponse des intéressés.
Il est à noter que dans le cadre des « Maisons des illustres », des musées nationaux et également avec le concours de la DAC, des fonds spéciaux existent, à charges aux responsables d’aller chercher ces financements.
Le 25 janvier 2020, aux alentours de 16h, l’alerte était donnée, l’incendie de la Renaissance située sur la place de La Victoire, retentissait comme un coup de tonnerre à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe et au-delà.
Des pointois, des badauds étaient présents sur la place de La Victoire, incrédules face à l’ampleur de la catastrophe. Certains ont même parlé de « Notre-Dame » pour la Guadeloupe, en référence à l’incendie de 2019 survenu dans la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Photos prises le jour de l’incendie (le 25/01/2020) :
Photos prises le lendemain de l’incendie (le 26/01/2020) :
Au-delà du bâtiment, il s’agit d’un lieu chargé de la mémoire des pointois et guadeloupéens qui l’ont fréquenté, qui ont également profité de la place de La Victoire dont la Renaissance fait partie de la dynamique urbaine.
Tout juste un an après le sinistre, nous en sommes là :
Photo prise le 18/01/2021
Rien n’est perdu avec l’aide et la volonté de chaque citoyen.ne
Signons la pétition en ligne, sauvons le patrimoine pointois
A la fin des années 1960, le canal situé sur les boulevards Hanne et Faidherbe est canalisé dans une buse courant le long de la route, sous les boulevards.
La nature marécageuse des sols rend complexe la conception de la buse en béton, mais sa réalisation a pu aboutir.
Elle a permis d’absorber durant des décennies, les eaux pluviales des mornes alentours, comme à l’origine de l’histoire de la ville avec la construction de l’ancien canal Vatable et d’autres canaux (d’où son ancien surnom de « Venise des Antilles »), montrant ainsi sa perpétuelle lutte contre la montée des eaux des villes qui ont gagné leur espace vital sur la mer.
L’histoire de la Renaissance, place de la Victoire; une histoire singulière :
En 1927, quatre pointois décident de créer une société (la société du théâtre de Pointe-à-Pitre) afin de lancer une souscription. Ils récolteront 400.000 francs de l’époque.
La parcelle est choisie à l’emplacement d’une ancienne écurie.
La façade a été conçue par un professeur de dessin pointois du lycée Carnot, monsieur Gabriel.
La Renaissance représente l’arrivée du cinéma en Guadeloupe.
La Renaissance est un monument historique inscrit depuis 2009 à l’histoire Pointo-Pointoise qui fait partie intégrante de la dynamique urbaine de la place de la Victoire.
De nombreux Pointois et Guadeloupéens y ont vu leur premier film, ont assisté à leur premier concert, aux remises de prix du lycée Carnot, aux jeux floraux…Cet édifice fait partie de l’âme de Pointe-à-Pitre.
Pour la sauvegarde de la façade de la Renaissance signons la pétition :