Aujourd’hui George Tarer a 100 ans…100 ans d’une vie de combat, 100 ans d’engagement au service des femmes, des jeunes, des plus démunis.
George Tarer, née Tacite, voit le jour à Morne-à-l’eau le 5 juin 1921. Très tôt elle s’engage pour les autres, et l’engagement politique envers les femmes et les plus pauvres suivront rapidement. Elle s’engagera en politique. Elle sera notamment adjointe au maire de Pointe-à-Pitre et à ce titre elle sera témoin des évènements de 1967. Elle sera également une contemporaine de la période dite “An tan Sorin” durant la 2nde guerre mondiale, elle a alors 20 ans.
George Tarer a été la 1ère sage-femme diplômée en Guadeloupe, surveillante générale du service de maternité au CHU, ancien maire-adjoint de Pointe-à-Pitre.
Elle a reçu la médaille de Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur des mains de l’ancienne préfète de la Guadeloupe Marcelle Pierrot, le jour de son 98ème anniversaire à cette même date.
Marcel Lollia, dit “Vélo”, né le 7 décembre 1931 à Pointe-à-Pitre.
Né de parents ouvriers à l’usine Darboussier, il fréquente très tôt le quartier de Carénage et de Fond Laugier où il joue du Ka avec l’association VELO de son père, Vénance Lollia. Il est initié par le maître tanbouyé Carnot. Il se produit dans les bals, les fêtes municipales mais aussi dans les cours Selbonne, Zamia et Lacrosse.
Il est repéré par Madame Adeline (Man Adline) qui tient un commerce sur la place de la Victoire. Il rejoint ainsi sa troupe de danseurs et musiciens la Briscante et joue sur les paquebots amarrés au port de Pointe-à-Pitre le temps de leur escale. Puis il se produit à Paris avant de revenir en Guadeloupe. En 1978 il déboule avec des condisciples dans les rues de Pointe-à-Pitre, habillés de vêtements de récupération, ce qui leur vaudra le surnom “mé a ki yo ?”. Il fut membre fondateur du groupe Akiyo qu’il quitta peu de temps après.
Très malade, il décède le 5 juin 1984. Son corps est exposé à la foule durant trois jours aux abords du kiosque à musique de la place de la Victoire. La messe de son enterrement sera l’occasion pour le ka et la langue créole de rentrer pour la première fois dans l’église St-Pierre et St-Paul.
Une première sculpture en résine époxy a été installée en 2004 au croisement des rues de Nozières et St-John Perse, puis remplacée par une sculpture en bronze en 2014. Toutes deux réalisées par l’artiste guadeloupéen à la demande du groupe Akiyo.
Pour aller plus loin, le livre ci-dessous coécrit par Carnot en 1986, relate la rencontre et la collaboration entre Carnot et Vélo ainsi que l’époque de la Briscante :
1802 : Le reste des prisonniers de la colonne d’Ignace sont fusillés à Fouillole en bord de mer. Leurs corps sont jetés à l’eau.
1848 : La 2eme abolition de l’esclavage est proclamée en Guadeloupe par le gouverneur Layrle.
En ce matin du 27 mai 1848, le gouverneur reçoit une députation à 6h00 du matin, (délégation de représentants de la ville de Pointe-à-Pitre envoyée la veille par son conseil municipal ayant voté pour la demande de l’abolition de l’esclavage auprès du gouverneur Layrle).
“Elle est sollicitée comme moyen de salut public. »
Proclamation du maire.
Le conseil municipal de Pointe-à-Pitre convoqué le 26 mai à midi en séance extraordinaire.
Le maire donne lecture des pièces officielles reçues de la Martinique :
1er la proclamation du gouverneur M. Rostoland du 22 de ce mois, demandant le concours des honnêtes gens pour réprimer les désordres.
2ème d’une autre du maire de St. Pierre demandant le même concours et annonçant que le conseil municipal vient de demander au gouverneur l’abolition de l’esclavage.
Deux propositions, celle du Maire donne la paix et la seconde la guerre et la guerre civile.
Proclamation du maire de Pointe-à-Pitre :
“Je conçois les alarmes en présence des évènements graves et des malheurs déplorables dont notre sœur, la Martinique vient d’être le théâtre : mais rassurez-vous, il ne sera pas dit que l’esprit de sagesse et de modération dont la classe esclave de la population jusqu’ici fait preuve restera sans récompense : il ne sera pas dit que nous abuserons de ce bon esprit ou de notre force pour retarder plus longtemps le bienfait de la liberté.
Le maire, Champy.”
“En présence de ces faits qui font naître l’impossibilité de maintenir plus longtemps ici le régime de l’esclavage, le Gouverneur propose de prononcer l’émancipation immédiate des esclaves de la Guadeloupe.
A l’unanimité le conseil privé appuie cette mesure devenue d’une indispensable nécessité dans la situation actuelle de la colonie.
Le gouverneur décide que nulle disposition répressive ou restrictive n’accompagnera la proclamation de la liberté.”
Sources :
-Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.
-Délibérations du Conseil privé, séance du 27 mai 1848
-Gazette officielle de la Guadeloupe : 31 mai 1848
-Société d’Histoire de la Guadeloupe :
1967 : Deuxième jour de révolte syndicale et ouvrière dans Pointe-à-Pitre. La lutte et la répression s’étendent jusque dans les faubourgs de la ville.
Rapport de la Commission d’information et de recherche historique sur les événements de décembre 1959 en Martinique, de juin 1962 en Guadeloupe et en Guyane, et de mai 1967 en Guadeloupe.
Fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, installée en 2007 sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec et restaurée en 2020 leur rend hommage.
1802 : 100 prisonniers faisant partie de la colonne d’Ignace, luttant contre le rétablissement de l’esclavage, sont fusillés sur la place de La Victoire.
Le monument au “sang chaînes, 100 chaînes, sans chaîne”, situé sur le sud-ouest de la place, leur rend hommage.
1848 : Ce jour-là, un conseil municipal extraordinaire est convoqué à midi à Pointe-à-Pitre par le maire Théodore Champy. Le maire donne lecture de documents officiels en provenance de la Martinique : proclammation du gouverneur de Rostoland, lettre du maire de St-Pierre proclammant l’abolition de l’esclavage.
T. Champy propose une demande similaire au gouverneur de Guadeloupe.
L’abolition sera proclamée le lendemain, le 27 mai 1848, par le gouverneur Jean-François Layrle par crainte de soulèvement populaire. En effet, depuis plusieurs mois la tension se fait sentir à Pointe-à-Pitre…Le 6 mai 1848, « Le journal l’Avenir fait allusion à une émeute provoquée par l’arrestation d’un « nègre marron » sur les quais de la ville de Pointe-à-Pitre. Le conseil municipal est sensible à cette tension. Son inquiétude s’accroît à la nouvelle des évènements dramatiques de St-Pierre : devant l’émeute des esclaves et des libres de couleur, le gouverneur Rostoland a dû proclamer l’émancipation, anticipant sur les décisipons de Paris. »
Ce n’est que le 7 juin 1848 que le décret d’abolition de l’esclavage arrivera à la Darse par bateau depuis la Martinique, porté par le général Gâtine.
De nos jours, une rue porte le nom de Champy et le quai Est (devant l’ex Forum Caraïbe) porte le nom de Gâtine.
Sources :
-Histoire des Communes Antilles-Guyane.
-Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.
1967 : A lieu une révolte ouvrière et syndicale place de La Victoire : Des négociations salariales se déroulent entre les syndicats ouvriers et le patronat à la chambre de commerce (aujourd’hui CTIG) notamment sur des salaires, sans succès. Vers 15h, les évènements dégénèrent. Les militaires sont envoyés en renfort depuis la base de la Martinique. Ils tirent à balles réelles sur les civils tandis qu’ils utilisent notamment des conques de lambis. Officiellement, une 60aine de syndicalistes et ouvriers sont tués dont Jacques Nestor (26 ans). Ces évènements dramatiques sont connus sous le nom de « Mé 67« .
Rapport de la Commission d’information et de recherche historique sur les événements de décembre 1959 en Martinique, de juin 1962 en Guadeloupe et en Guyane, et de mai 1967 en Guadeloupe.
Le monument au “sang chaînes, 100 chaînes, sans chaîne”, situé sur le sud-ouest de la place, leur rend hommage ainsi qu’une fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec, installée en 2007 et restaurée en 2020.
Sources : témoignages.
Fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec, installée en 2007 et restaurée en 2020
Statue d’Ignace indiquant la direction de Baimbridge, rond-point Ignace, boulevard des Héros, Abymes.
Joseph Ignace, officier des troupes républicaines, et ses compagnons luttant contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe seront fusillés près de Pointe-à-Pitre, au fort de Baimbridge; la tête de Joseph Ignace (défigurée par une arme à feu) est ensuite présentée à plusieurs endroits de Pointe-à-Pitre.
Sources : Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.
La Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture (CRPA) est consultée en matière de protection et valorisation de l’architecture et du patrimoine immobilier, de projets architecturaux et de travaux sur immeubles et de protection des objets mobiliers et travaux.
La CRPA se compose de trois sections et d’une délégation par section :
la première section : protection et valorisation de l’architecture et du patrimoine immobilier Elle est compétente en matière de protection des immeubles au titre des monuments historiques, de plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine, d’attribution de labels, de périmètre délimité des abords et de documents d’urbanisme.
la deuxième section : projets architecturaux et travaux sur immeubles Elle est compétente en matière de projets architecturaux, d’études et de travaux sur immeubles, en cas de désaccord entre l’autorité compétente en matière d’autorisations d’urbanisme et l’architecte des Bâtiments de France et en cas de dérogation au document d’urbanisme pour les projets dont la réalisation présente un intérêt public du point de vue de la qualité ainsi que de l’innovation ou de la création architecturales.
la troisième section : protection des objets mobiliers et travaux Elle est compétente en matière de protection des objets mobiliers au titre des monuments historiques, de conservation préventive, d’études et de travaux s’y rapportant.
La commission comprend également un comité des sections qui examine les questions autres que celles qui relèvent de la compétence des sections.
Calendrier de réunion des sections : Les sections 1 et 3 de la CRPA (Protection et valorisation de l’architecture et du patrimoine immobilier et Protection des objets mobiliers et travaux) se réunissent au moins deux fois par an et leur délégation permanente au moins une fois. Un rythme qui doit permettre, tout au long de l’année, l’examen des demandes de protection au titre des monuments historiques d’immeubles et d’objets mobiliers et des projets de création de sites patrimoniaux remarquables (SPR). Le calendrier de la section 2 (projets architecturaux et travaux sur immeubles) répond aux délais réglementaires d’instruction des recours contre les avis des architectes des bâtiments de France (ABF), soit environ toutes les 6 semaines.
Patrimoine Pointois s’interroge : De quand date la dernière CRPA au vu de l’état sanitaire des monuments historiques pointois ?
Le croiseur Jeanne d’Arc stationné face aux quais de Pointe-à-Pitre.
Le 8 mai marque la fin de la 2ème guerre mondiale. De nombreux guadeloupéens ont participé au conflit, à la dissidence et à la résistance. 1939 marque l’arrivée de l’amiral Robert (chef du théâtre d’opérations de l’Atlantique-Ouest) sur le croiseur Jeanne d’Arc. Le Jeanne d’Arc sera stationné face aux quais de Pointe-à-Pitre durant toute la guerre et sera chargé, notamment, de surveiller la dissidence, dont beaucoup de guadeloupéens ont fait partie, en passant par la Dominique ainsi qu’aux U.S.A. via les îles antillaises anglophones du nord avant de rejoindre l’Europe et le front. Le 30 avril 1940, Constant Sorin est nommé Gouverneur en Guadeloupe par Georges Mandel. La période Sorin connue en Guadeloupe sous le nom « An tan Sorin » a été pour les seniors une période marquante de leur enfance. En effet, elle était synonyme de disette mais aussi d’ingéniosité afin de limiter les effets du blocus par les navires de l’armée allemande dans l’Atlantique. Le recyclage d’objets et autres matériaux était de rigueur. La consommation de fruits à pain et les récoltes issues de jardins vivriers y compris dans Pointe-à-Pitre (où presque chaque maison avait sa cour et son arbre à pain) étaient de mise. La place de la Victoire devient place du maréchal Pétain. Elle sera rebaptisée place de La Victoire à la fin de la guerre. Le 15 juillet 1943, la Guadeloupe se rallie au général de Gaulle. Le gouverneur Sorin et l’amiral Robert sont démis de leurs fonctions par le Comité Français de la Libération Nationale (CFLN). L’armistice du 8 mai 1945 marque la fin de la seconde guerre mondiale. De nombreux guadeloupéens ont perdu la vie durant ce conflit. En 1957, le monument aux forces françaises libres (comportant une croix de Lorraine) fut inauguré sur la place Camille Desmoulins (aujourd’hui « place du Bâtonnier Lative ex place Camille Desmoulins »).
En 1827, un théâtre fut construit au nord de la place de La Victoire, à l’emplacement de l’actuel kiosque à musique. Il fut détruit en 1843 par le tremblement de terre. Un autre théâtre fut construit dès 1857 sur l’emplacement de l’ancien théâtre détruit en 1843. Il sera inauguré en 1862. Des décorations peintes seront réalisées par l’artiste guadeloupéen Armand Budan. Il était richement décoré de boiseries sculptées, de sièges et rideaux de velours rouge et de fresques. Le foyer du théâtre servira notamment de salle pour les représentants de la ville, les maisons utilisées pour se réunir, rue Achille René-Boisneuf, ayant été détruites lors de l’incendie de 1871. Construit tout en bois, il sera à son tour détruit par le feu en 1882.