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La première abolition de l’esclavage en France

Le 4 février marque la date de la première abolition de l’esclavage en France suite à un vote de la Convention Nationale (Assemblée Nationale).
Ce vote fut le fruit du travail de plusieurs personnes dont le député de Saint-Domingue (Haïti) Jean-Baptiste BELLEY, premier député noir français, qui votera le 3 février 1794 le texte, non sans heurts avec les députés conservateurs et proches des propriétaires-planteurs dans les colonies.
Moins connue que celle de 1848, cette abolition intervient 4 ans après la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui donnera la citoyenneté aux personnes de couleur et aux juifs sur le sol français.
En Martinique, les propriétaires-planteurs initieront un accord avec la Couronne britannique afin de passer sous son protectorat et ainsi échapper à l’abolition sur l’île.

Décret d’abolition de la Convention du 4 février 1794 – 16 pluviôse an II.
Par République française, Convention nationale. Archives nationales, Cote : BB/34/1/58, Domaine public.

Jean-Baptiste BELLEY serait né le 6 juillet 1746 ou 1747 sur l’île de Gorée au Sénégal. Il fut embarqué à l’âge de 2 ans pour Saint-Domingue et mis en esclavage jusqu’à ce qu’il puisse racheter sa liberté grâce à son métier de perruquier.

jean baptiste belley saint-domingue convention nationale abolition de l'esclavage 1794
Peinture de Girodet De Roussy-Trioson Anne-Louis (1767-1824) vers 1797.
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon. MV4616.

Il fut élu député de la Convention Nationale le 24 septembre 1793 pour représenter le département du Nord de la colonie française de Saint-Domingue au côté de deux autres élus de l’île.
Il faisait partie des députés dits montagnards et fut membre du Club des jacobins.

Nommé chef de la légion de gendarmerie à Saint-Domingue en 1801, il fut trahi puis incarcéré dès 1802. Il meurt le 6 août 1805 dans la forteresse de Belle-Ile en mer.

Une copie de la proclamation de l’abolition de l’esclavage est apportée en Guadeloupe par Victor HUGUES.
Son navire débarque sur la plage des Salines au Gosier le 2 juin 1794.
Une stèle commémorative fut installée sur la même plage par le Komité 94, en 1994.
Dans la cale du bateau se trouve également une guillotine devant servir à couper le cou des propriétaires d’habitations sucrières, des royalistes et autres opposants à la Convention.

Stèle commémorative située sur la plage des Salines au Gosier.
Proclamation de l’abolition de l’esclavage apportée par Victor HUGUES aux îles du vent.
Domaine public.

Pour aller plus loin :

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Le 24 décembre

Cette date marque l’arrivée du bateau nantais « L’Aurélie » le 24 décembre 1854, en provenance d’Inde et plus particulièrement de Pondichéry. Il débarque à La Darse le premier convoi de 314 travailleurs indiens engagés sous contrat après plusieurs semaines en mer et deux océans traversés.
Le dernier convoi (sur 93 au total) amenant 600 travailleurs, lui, sera effectué sur le navire « Nantes Bordeaux » le 31 janvier 1889.
Les guadeloupéens indo-descendants obtiennent la nationalité française en 1923, fruit du combat d’Henry SIDAMBAROM.

Chaque année, c’est l’occasion pour des descendants, pour l’Association des Amis de l’Inde et le Comité du Premier Jour de rendre hommage à leurs aïeux lors d’une cérémonie et d’apporter des offrandes au pied du Mémorial du Premier Jour.
Il est installé en 2004 à l’angle Nord-Est de La Darse.
Composée de cuivre et de zinc, la sculpture est l’œuvre de l’artiste indien Inderjeet Sahdev.

La Darse, Pointe-à-Pitre – 2023
Jetée de fleurs dans La Darse, Pointe-à-Pitre – 2023

Le 17 décembre 2023, une gerbe est déposée dans La Darse et la première pierre du futur Mémorial du Premier Jour est posée sur le site de Darboussier en présence de son excellence Jawed ASHRAF, ambassadeur d’Inde en France.
(Re)voir le reportage de Guadeloupe la 1ere

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Anniversaire de la naissance de Camille MORTENOL

Le 29 novembre – Ce jour marque l’anniversaire de la naissance de Camille MORTENOL.
De son nom complet, Sosthène, Héliodore, Camille MORTENOL, il est né un mardi 29 novembre 1859, dans une modeste case à l’angle des rues Abbé Grégoire et de Nozières à Pointe-à-Pitre.
Son père, né en Afrique vers 1809, est emmené en Guadeloupe et mis en esclavage. Il parvient, le 23 juillet 1847, à acheter sa liberté auprès du gouverneur de la Guadeloupe Marie Jean-François LAYRLE.
Il prend le patronyme « MORTENOL ».

Scolarisé en primaire auprès des Frères de Ploërmel à Pointe-à-Pitre, puis dans un collège à Basse-Terre, Camille MORTENOL, élève brillant, sera repéré par un puissant homme politique qui lui obtient une demi bourse d’état lui permettant de compléter une demi bourse locale afin d’intégrer le lycée Montaigne à Bordeaux vers 1875. Il poursuivra son parcours remarquable à l’Ecole Polytechnique, à Paris, qu’il intègre en 1880 sur concours. Il est alors 19e sur 209 reçus.

Il rejoint ensuite des corps expéditionnaires de l’armée française, notamment à Madagascar.
Il recevra de nombreuses médailles pour ses faits d’arme.
De 1915 à 1917, à sa demande, il est chargé de superviser la défense anti-aérienne de Paris contre les raids de l’armée allemande.
Il aura embrassé une brillante et longue carrière militaire notamment en tant qu’officier de la Marine française.

Mort le 22 décembre 1930, il est inhumé au cimetière de Vaugirard à Paris.

Un mystère perdure quant à son identité…

De nos jours à Pointe-à-Pitre, une rue et une cité portent son nom, une statue lui rendant hommage est installée depuis les années 1990 sur les quais, et deux plaques retraçant son parcours sont accrochées sur la façade d’un immeuble ayant remplacé sa case natale.

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1923-2023

Les 12, 13 et 14 mai 2023 marquent les cent ans du « Concours-Exposition Artistique et Agricole » de Pointe-à-Pitre, la première exposition d’art en Guadeloupe.

En 1923, sur la Place de La Victoire, durant ces trois jours, sont installés des stands comme celui hors concours de Germaine CASSE, artiste peintre et organisatrice de ce concours-exposition, ou toujours hors concours, celui d’Henry GABRIEL professeur de dessin au lycée Carnot et futur co-financeur et co-initiateur du théâtre La Renaissance quatre ans plus tard aux abords de cette même place, sans oublier le stand du photographe pointois Charles BOISEL.
Les stands de l’Usine Darboussier, de la Banque de la Guadeloupe, ou encore celui de la Société d’Entreprises Industrielles de la Guadeloupe attirent de nombreux badauds qui viennent admirer les champions du champ de courses de Dugazon comme Thiocol, primé au concours, tandis que les bœufs de concours pâturent sur la Place.

Il faut dire que nous sommes avant le passage du cyclone de 1928, qui va étêter les sabliers et manguiers centenaires, et 1933 qui verra la rénovation de la Place en vue des fêtes du tricentenaire du rattachement de la Guadeloupe à la France en 1935.
Cet espace arboré et légèrement bosselé est « quadrillé » par des chemins tracés en diagonale (partant des rues adjacentes à la Place) par l’usure des pas des piétons au fil des décennies.
Au Sud, près de la Darse se trouve une fontaine « Wallace« 

Crédits photos : Charles BOISEL – 1923.
Collection privée.

Ce concours-exposition est à l’initiative de Germaine CASSE, fille du député de la Guadeloupe Germain CASSE (1873-1876). Membre de la Société des Artistes Antillais elle fut missionnée pour développer la formation et la vie artistique en Guadeloupe (1923-1926).

Sources : « Des îlets à la Place de La Victoire »
Collection « La Pointe hier et aujourd’hui »
Maryse RINALDO et David GREGOIRE – 2023.

Quelques mois plus tard, du 15 au 31 janvier 1924, le 1er salon artistique est organisé à Pointe-à-Pitre par la Société des Artistes Antillais.

Affiche réalisée par Germaine CASSE.
Pointe-à-Pitre et sa rade sont représentées à l’arrière plan.
Collection privée.

L’Atelier Karukéra, dont Germaine CASSE est directrice, organisera plus tard à la Maison Antillaise située au 15 Faubourg Montmartre à Paris dans les années 1920 une exposition sur les « Tableaux, produits des Antilles« .

En 1935, elle participa en tant qu’artiste à la croisière du tricentenaire à bord du paquebot Le Colombie parmi 365 autres passagers tels des députés et sénateurs, des scientifiques, des écrivains, des artistes, des journalistes et cinéastes. Parti du Havre le 10 décembre 1935, le navire arrive à Pointe-à-Pitre le 20 décembre 1935.

Sources : « Des îlets à la Place de La Victoire »
Collection « La Pointe hier et aujourd’hui »
Maryse RINALDO et David GREGOIRE – 2023.

Cent ans après, quelle est la place de l’Art et de l’Agriculture dans la société et dans les politiques publiques ?

Texte de David GREGOIRE.

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L’histoire du Centre des Arts et de la Culture

En 1965, la municipalité de Pointe-à-Pitre désire faire construire un centre des arts mais également un espace politique.
L’idée de la construction du Centre des Arts et de la Culture est émise par le maire mais le ministre des Outre-mer ne suit pas l’idée. En effet l’état garantissait une prise en charge des travaux à 50% à condition que la gestion du centre soit indépendante et apolitique. 

Le bâtiment est donc réalisé sans argent direct de l’État, mais avec des prêts de la Caisse des Dépôts et Consignations et des fonds propres de la mairie. 

Le 23 février 1976 la construction du Centre des Arts et de la Culture débute sur d’anciens terrains marécageux des faubourgs, occupés par des « kaz 4 ròch » ou « on dé pyès kaz », à l’emplacement du Faubourg Bébian et proche de l’ancien canal longeant les boulevards Faidherbe (boulevard extérieur) et Hanne (boulevard intérieur).
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En rouge, la délimitation du futur Centre des Arts et de la Culture. Collection privée.

Il est conçu par Jean Le Couteur, architecte et inventeur de la ville balnéaire du Cap d’Agde, dans le sud de la France, ou encore de la cathédrale du Sacré-Cœur d’Alger ainsi que de nombreux édifices en béton à travers le monde.
Il est aussi le concepteur de la Cité du Raizet pour l’opération « Terrain Caruel« .

Le 1er novembre 1977 « l’anneau brisé » est inauguré, face à la mairie. Il est réalisé par le sculpteur Henri Martin-Granel.
Allégorie de la Liberté, il est le 1er mémorial en Guadeloupe dédié aux héros de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage en 1802 tels Delgrès, Ignace, Solitude, Monnereau, Marthe Rose et tous les autres. Géolocalisation

Toujours en 1977, la première manifestation culturelle s’y déroule. L’inauguration « officielle » du Centre a lieu le 23 mars 1978. La même année, la sculpture « La Ronde de l’Amitié« , conçue par le sculpteur Jean-Claude Echard, est installée aux abords du bâtiment.
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En 1989, le groupe Kassav’ y fête ses 10 ans de carrière :


Comme Kassav’, de nombreux artistes de tous horizons s’y produisent tel Miles Davis, le jazzman, qui y joue le mercredi 7 février 1990 à 20h :

Le 31 décembre 1992, l’association « Jazz à Pointe-à-Pitre« , ayant son siège au Centre des Arts et de la Culture, est créée.

Le Centre ferme ses portes en 2009 après 32 ans d’activités.
Il aura accueilli tant d’artistes, tant de concerts !
Nombre de guadeloupéens se souviennent encore des cours de piano, des cours de danses, du salon du livre au mois d’avril ou des spectacles pour enfants le mercredi après-midi…

De 2015 à 2019, les travaux de confortement parasismique de la grande salle sont effectués ainsi que la construction de la nouvelle partie, plus grande que l’ancienne démolie quelques années auparavant.

Aujourd’hui, le gros œuvre est quasiment terminé. L’habillage intérieur et extérieur ainsi que les réseaux restent à réaliser.
Le 5 juillet 2021 et ce pendant plus d’un an, le Centre des Arts et de la Culture a été occupé par un Kolektif d’artistes qui y organisait de nombreux évènements culturels et des visites et réclamaient aux décideurs que ce lieu de vie d’arts et de culture soit terminé et remis à nouveau à la disposition du public.

Il est temps d’écrire la suite de l’histoire de ce lieu mythique…
Pour Pointe-à-Pitre
Et pour la Guadeloupe ! 

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Église Saint-Pierre et Saint-Paul

L’Église Saint-Pierre et Saint-Paul an tan lontan.
Cinquième église de la ville dans l’ordre chronologique, elle est construite sur l’ancien morne du Gouvernement (ou morne Victoire et plus anciennement morne à Picou). Elle remplace ainsi celle détruite lors du tremblement de terre de 1843. Sa structure actuelle a été fabriquée de 1870 à 1873 par la maison Joly d’Argenteuil (ex Établissements Eiffel) et acheminée par bateau depuis le Havre pour remplacer la structure en bois pourrissante.
La rue Alexandre Isaac coupe la place en deux places distinctes de 1930 à 1980 (place de l’Église et place Gourbeyre). Elle permettait aux corbillards de partir vers la rue de Nozières puis directement vers le cimetière mais aussi aux processions de parcourir la ville depuis le parvis.
Une fontaine y a été ajoutée au début des années 1990.
Les ailerons ont été ajoutés en 1897 après le tremblement de terre et les quatre statues ont été descendues et installées de chaque côté des deux portes latérales.
L’église est classée monument historique depuis 1978.

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Le Lakou

Le Lakou est un lieu de vie, un bien matériel de la cellule familiale au sens large.
On pourrait le traduire comme “l’arrière-cour”, à ne pas confondre avec une cour (sorte de ruelle ou d’impasse).

Les Lakous sont apparus à Pointe-à-Pitre après la seconde abolition de l’esclavage (1848), et notamment tout juste après l’ouverture de l’usine Darboussier (1869) puis l’installation de la succursale de la Compagnie Générale Transatlantique au début du XXe siècle sur les quais du port de Pointe-à-Pitre.
Ces deux pôles économiques gourmands en main d’oeuvre salariée génèrent un exode rural intense et régulier.
Les raisons de cet exode sont multiples : la 2nde abolition de l’esclavage, les catastrophes naturelles (cyclones en 1899 puis 1928), les crises sociales notamment liées aux crises sucrières mondiales et les périodes de sécheresse…Les gens venaient à la ville chercher du travail.

En rouge, les Lakous de Pointe-à-Pitre avant la 1ere Rénovation Urbaine sur fond de carte d’aujourd’hui.

Ainsi, les kaz sont transportées par cabrouets (charrettes) depuis les campagnes et installées sur des parcelles dans les quartiers de Fond Laugier et du Bas-de-la-Source (rue Raspail), puis dans le futur quartier de l’Assainissement, du futur quartier de Mortenol et aux abords de la rue du Cimetière (rue Amédée Fengarol), ce qu’on appelait les faubourgs, mais aussi dans quelques rues du centre ancien comme la rue Nassau ou encore la rue d’Ennery. On nommera les kaz ainsi transportées “kaz 4 roch”. En effet, elles seront posées aux quatre angles sur des roches à même le tuf ou encore des zones humides peu ou pas aménagées.

La structure du lakou est étendu autour d’une arrière-cour comprenant souvent un petit bassin d’eau au centre, de la kaz principale donnant sur la rue, et d’un ensemble de pièces, parfois dépourvues de murs et munies de toit en tôle supporté par des piliers de bois. Des couloirs traversants permettaient de passer d’une rue à l’autre, et souvent ils constituaient un réseau de passages à l’intérieur d’un îlot (pâté de maisons).
Le sol était en terre battue, mais de nombreux lakous ont fini par être bétonnés afin de rendre plus salubre les lieux, surtout pendant la saison des fortes pluies. 

Un Lakou pointois type

A la campagne, les lakous comportaient la structure familiale, et en ville, la structure était, au-delà de la structure familiale, sociale voire sociétale. La proximité avec les voisins a permis de développer un système d’entraide, que ce soit à propos de la surveillance des enfants ou encore des échanges d’aliments, d’une cuillère de café, d’une pincée de sel, d’une allumette pour allumer le réchaud…
Les arbres tenaient une place vitale dans ce système social vivrier, notamment l’arbre à pain qui a été une source d’alimentation durant la 2nde guerre mondiale, période connue en Guadeloupe sous le nom “An tan Sorin”. Un petit jardin vivrier et créole était souvent présent mais en taille réduite comparé à ceux des campagnes, ce qui permettait à bon nombre de pointois de se nourrir.

Jusqu’à la fin des années 1950, aux abords de la rue du Cimetière (rue Amédée Fengarol) et dans le quartier de l’Assainissement, il existait encore ce mode de vie rural apporté par les habitants des campagnes installés dans les faubourgs. 

Dès la fin de l’opération “tiroir” ou “dékazman”  (1962-1963) sur la Cité-Transit de Lauricisque, nombre d’habitants qui avaient reçu un appartement à loyer modéré, s’y installaient avec leur poules et leurs cochons pour certains et vendaient leur production d’œufs au marché tout proche afin de tenter de subvenir à leurs besoins.

Aujourd’hui, au hasard d’une promenade pédestre dans les rues de Pointe-à-Pitre, quelques lakous se laissent deviner par la porte d’un étroit couloir ou par l’écart restreint entre les toits des “on dé pyès kaz” (cases en rez-de-chaussée).

Pour aller plus loin :

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Un siècle, George Tarer

Aujourd’hui George Tarer a 100 ans…100 ans d’une vie de combat, 100 ans d’engagement au service des femmes, des jeunes, des plus démunis. 

George Tarer, née Tacite, voit le jour à Morne-à-l’eau le 5 juin 1921. Très tôt elle s’engage pour les autres, et l’engagement politique envers les femmes et les plus pauvres suivront rapidement. Elle s’engagera en politique. Elle sera notamment adjointe au maire de Pointe-à-Pitre et à ce titre elle sera témoin des évènements de 1967. Elle sera également une contemporaine de la période dite “An tan Sorin” durant la 2nde guerre mondiale, elle a alors 20 ans.

George Tarer a été la 1ère sage-femme diplômée en Guadeloupe, surveillante générale du service de maternité au CHU, ancien maire-adjoint de Pointe-à-Pitre.

Elle a reçu la médaille de Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur des mains de l’ancienne préfète de la Guadeloupe Marcelle Pierrot, le jour de son 98ème anniversaire à cette même date.

Autres vidéos sur Youtube :

Un livre est paru sur la vie de George Tarer :

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Velo

Vélo jouant du Ka

Marcel Lollia, dit “Vélo”, naît le 7 décembre 1931 à Pointe-à-Pitre.

Enfant de parents ouvriers à l’usine Darboussier, il fréquente très tôt les quartiers de Carénage/Zamia et de Fond Laugier où il joue du Ka avec l’association VELO de son père, Vénance LOLLIA. Il est initié par le maître tanbouyé Carnot. Il se produit dans les bals, les fêtes municipales mais aussi dans les cours Selbonne, Zamia et Lacrosse.

Il est repéré par Madame ADELINE (Man Adline) qui tient un café sur la place de La Victoire. Il rejoint ainsi sa troupe de musiciens et de danseurs la Briscante et joue sur les paquebots amarrés au port de Pointe-à-Pitre le temps de leur escale. Puis il se produit à Paris avant de revenir en Guadeloupe.

En 1978 il déboule avec des condisciples dans les rues de Pointe-à-Pitre, habillés de vêtements de récupération, ce qui leur vaudra le surnom “mé a ki yo ?”. Il fut membre fondateur du groupe Akiyo qu’il quitta peu de temps après.

Très malade, il décède le 5 juin 1984. Son corps est exposé à la foule durant trois jours aux abords du kiosque à musique de la Place de La Victoire. La messe de son enterrement sera l’occasion pour le ka et la langue créole de rentrer pour la première fois dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul.

R.F.O. 1984

Une première sculpture en résine époxy a été installée en 2004 au croisement des rues de Nozières et St-John Perse, puis remplacée par une sculpture en bronze en 2014. Toutes deux réalisées par l’artiste guadeloupéen Jacky POULIER à la demande du groupe Akiyo.

Pour aller plus loin, le livre ci-dessous coécrit par Carnot en 1986, relate la rencontre et la collaboration entre Carnot et Vélo ainsi que l’époque de la Briscante :

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31 mai 1764

En ce 31 mai, notre ville de Pointe-à-Pitre fête son anniversaire.
(Re)découvrez son histoire dans la vidéo :

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27 mai

C’était un 27 mai…

1802 : Le reste des prisonniers de la colonne d’Ignace sont fusillés à Fouillole en bord de mer. Leurs corps sont jetés à l’eau.


1848 : La 2eme abolition de l’esclavage est proclamée en Guadeloupe par le gouverneur Layrle.

En ce matin du 27 mai 1848, le gouverneur reçoit une députation à 6h00 du matin, (délégation de représentants de la ville de Pointe-à-Pitre envoyée la veille par son conseil municipal  ayant voté pour la demande de l’abolition de l’esclavage auprès du gouverneur Layrle).

“Elle est sollicitée comme moyen de salut public. »

Proclamation du maire. 

Le conseil municipal de Pointe-à-Pitre convoqué le 26 mai à midi en séance extraordinaire.

Le maire donne lecture des pièces officielles reçues de la Martinique :

1er la proclamation du gouverneur M. Rostoland du 22 de ce mois, demandant le concours des honnêtes gens pour réprimer les désordres.

2ème d’une autre du maire de St. Pierre demandant le même concours et annonçant que le conseil municipal vient de demander au gouverneur l’abolition de l’esclavage.

Deux propositions, celle du Maire donne la paix et la seconde la guerre et la guerre civile.

Proclamation du maire de Pointe-à-Pitre :

“Je conçois les alarmes en présence des évènements graves et des malheurs déplorables dont notre sœur, la Martinique vient d’être le théâtre : mais rassurez-vous, il ne sera pas dit que l’esprit de sagesse et de modération dont la classe esclave de la population jusqu’ici fait preuve restera sans récompense : il ne sera pas dit que nous abuserons de ce bon esprit ou de notre force pour retarder plus longtemps le bienfait de la liberté.

Le maire, Champy.”

“En présence de ces faits qui font naître l’impossibilité de maintenir plus longtemps ici le régime de l’esclavage, le Gouverneur propose de prononcer l’émancipation immédiate des esclaves de la Guadeloupe.

A l’unanimité le conseil privé appuie cette mesure devenue d’une indispensable nécessité dans la situation actuelle de la colonie.

Le gouverneur décide que nulle disposition répressive ou restrictive n’accompagnera la proclamation de la liberté.”

Sources : 

-Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.

-Délibérations du Conseil privé, séance du 27 mai 1848

-Gazette officielle de la Guadeloupe : 31 mai 1848

-Société d’Histoire de la Guadeloupe :


1967 : Deuxième jour de révolte syndicale et ouvrière dans Pointe-à-Pitre. La lutte et la répression s’étendent jusque dans les faubourgs de la ville.

Témoignages en podcasts sur Mé 67 sur La Médiathèque Caraïbe

Rapport de la Commission d’information et de recherche historique sur les événements de décembre 1959 en Martinique, de juin 1962 en Guadeloupe et en Guyane, et de mai 1967 en Guadeloupe.

Fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, installée en 2007 sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec et restaurée en 2020 leur rend hommage.
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26 mai

C’était un 26 mai…

1802 : 100 prisonniers faisant partie de la colonne d’Ignace, luttant contre le rétablissement de l’esclavage, sont fusillés sur la place de La Victoire.

Le monument au “sang chaînes, 100 chaînes, sans chaîne”, situé sur le sud-ouest de la place, leur rend hommage.

1848 : Ce jour-là, un conseil municipal extraordinaire est convoqué à midi à Pointe-à-Pitre par le maire Théodore Champy. Le maire donne lecture de documents officiels en provenance de la Martinique : proclammation du gouverneur de Rostoland, lettre du maire de St-Pierre proclammant l’abolition de l’esclavage. 

T. Champy propose une demande similaire au gouverneur de Guadeloupe. 

L’abolition sera proclamée le lendemain, le 27 mai 1848, par le gouverneur Jean-François Layrle par crainte de soulèvement populaire. En effet, depuis plusieurs mois la tension se fait sentir à Pointe-à-Pitre…Le 6 mai 1848, « Le journal l’Avenir fait allusion à une émeute provoquée par l’arrestation d’un « nègre marron » sur les quais de la ville de Pointe-à-Pitre. Le conseil municipal est sensible à cette tension. Son inquiétude s’accroît à la nouvelle des évènements dramatiques de St-Pierre : devant l’émeute des esclaves et des libres de couleur, le gouverneur Rostoland a dû proclamer l’émancipation, anticipant sur les décisipons de Paris. »

Ce n’est que le 7 juin 1848 que le décret d’abolition de l’esclavage arrivera à la Darse par bateau depuis la Martinique, porté par le général Gâtine.

De nos jours, une rue porte le nom de Champy et le quai Est (devant l’ex Forum Caraïbe) porte le nom de Gâtine.

Sources : 

-Histoire des Communes Antilles-Guyane. 

-Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.


1967 : A lieu une révolte ouvrière et syndicale place de La Victoire : Des négociations salariales se déroulent entre les syndicats ouvriers et le patronat à la chambre de commerce (aujourd’hui CTIG) notamment sur des salaires, sans succès. Vers 15h, les évènements dégénèrent. Les militaires sont envoyés en renfort depuis la base de la Martinique. Ils tirent à balles réelles sur les civils tandis qu’ils utilisent notamment des conques de lambis. Officiellement, une 60aine de syndicalistes et ouvriers sont tués dont Jacques Nestor (26 ans). Ces évènements dramatiques sont connus sous le nom de « Mé 67« .

Témoignages en podcasts sur Mé 67 sur La Médiathèque Caraïbe

Rapport de la Commission d’information et de recherche historique sur les événements de décembre 1959 en Martinique, de juin 1962 en Guadeloupe et en Guyane, et de mai 1967 en Guadeloupe.

Le monument au “sang chaînes, 100 chaînes, sans chaîne”, situé sur le sud-ouest de la place, leur rend hommage ainsi qu’une fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec, installée en 2007 et restaurée en 2020.

Sources : témoignages.

Fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec, installée en 2007 et restaurée en 2020
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le 25 mai 1802

Statue d’Ignace indiquant la direction de Baimbridge, rond-point Ignace, boulevard des Héros, Abymes.

Joseph Ignace, officier des troupes républicaines, et ses compagnons luttant contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe seront fusillés près de Pointe-à-Pitre, au fort de Baimbridge; la tête de Joseph Ignace (défigurée par une arme à feu) est ensuite présentée à plusieurs endroits de Pointe-à-Pitre.

Sources :  Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.
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8 mai 1945

Le croiseur Jeanne d’Arc stationné face aux quais de Pointe-à-Pitre.

Le 8 mai marque la fin de la 2ème guerre mondiale.
De nombreux guadeloupéens ont participé au conflit, à la dissidence et à la résistance.
1939 marque l’arrivée de l’amiral Robert (chef du théâtre d’opérations de l’Atlantique-Ouest) sur le croiseur Jeanne d’Arc.
Le Jeanne d’Arc sera stationné face aux quais de Pointe-à-Pitre durant toute la guerre et sera chargé, notamment, de surveiller la dissidence, dont beaucoup de guadeloupéens ont fait partie, en passant par la Dominique ainsi qu’aux U.S.A. via les îles antillaises anglophones du nord avant de rejoindre l’Europe et le front.
Le 30 avril 1940, Constant Sorin est nommé Gouverneur en Guadeloupe par Georges Mandel.
La période Sorin connue en Guadeloupe sous le nom « An tan Sorin » a été pour les seniors une période marquante de leur enfance.
En effet, elle était synonyme de disette mais aussi d’ingéniosité afin de limiter les effets du blocus par les navires de l’armée allemande dans l’Atlantique. Le recyclage d’objets et autres matériaux était de rigueur.
La consommation de fruits à pain et les récoltes issues de jardins vivriers y compris dans Pointe-à-Pitre (où presque chaque maison avait sa cour et son arbre à pain) étaient de mise.
La place de la Victoire devient place du maréchal Pétain. Elle sera rebaptisée place de La Victoire à la fin de la guerre.
Le 15 juillet 1943, la Guadeloupe se rallie au général de Gaulle.
Le gouverneur Sorin et l’amiral Robert sont démis de leurs fonctions par le Comité Français de la Libération Nationale (CFLN).
L’armistice du 8 mai 1945 marque la fin de la seconde guerre mondiale.
De nombreux guadeloupéens ont perdu la vie durant ce conflit.
En 1957, le monument aux forces françaises libres (comportant une croix de Lorraine) fut inauguré sur la place Camille Desmoulins (aujourd’hui « place du Bâtonnier Lative ex place Camille Desmoulins »).



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Un théâtre sur la place

En 1827, un théâtre fut construit au nord de la place de La Victoire, à l’emplacement de l’actuel kiosque à musique.
Il fut détruit en 1843 par le tremblement de terre.
Un autre théâtre fut construit dès 1857 sur l’emplacement de l’ancien théâtre détruit en 1843. Il sera inauguré en 1862.
Des décorations peintes seront réalisées par l’artiste guadeloupéen Armand Budan. Il était richement décoré de boiseries sculptées, de sièges et rideaux de velours rouge et de fresques.
Le foyer du théâtre servira notamment de salle pour les représentants de la ville, les maisons utilisées pour se réunir, rue Achille René-Boisneuf, ayant été détruites lors de l’incendie de 1871.
Construit tout en bois, il sera à son tour détruit par le feu en 1882.

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Le tremblement de terre du 8 février 1843

Il y a 178 ans, un séisme majeur (magnitude estimée à 8,5 sur l’échelle de Richter) est ressenti en Guadeloupe. La secousse est perçue très loin aussi bien au sud à Caracas et Cayenne, qu’au nord des États-Unis. Il est suivi à Pointe-à-Pitre d’un incendie qui dure près d’une semaine. Les pertes humaines et matérielles sont considérables. Voici le témoignage d’un Pointois d’il y a de ça 7 générations, M. Eugène Testut, directeur d’école dans la ville (témoignage publié fin février 1843 dans Le Journal de la Martinique).

« Courage, ma plume, courage, car je frémis !… » écrit Eugène Testut, retranscrivant « la lugubre histoire de cinq ou six jours d’éternelle, de sanglante mémoire ».

« Le 8 février s’est levé… et la Pointe-à-Pitre si laborieuse, si riche, si coquette, si confiante, s’est abîmée avec d’horribles craquements : 2 minutes ont suffi pour en faire un monceau de ruines méconnaissables, pour faire de ses nombreux et riches habitans des cadavres hideux, des estropiés, ou des malheureux sans toit, sans pain ! ».

Le cadran de l’église de Pointe-à-Pitre était encore debout, ce 8 février 1843, pour indiquer l’heure du désastre : 10h35. Les aiguilles restèrent figées, fascinant les témoins du tremblement de terre qui ravagea la Guadeloupe : « les horloges restées debout ne donnaient plus les heures, le tremblement de terre avait arrêté leurs aiguilles à dix heures trente cinq minutes, heure fatale, heure à jamais mémorable ! ».

Mémorable, le séisme fut suivi d’un terrible incendie qui « allait toujours étendant ses ravages, dévorant de nouvelles victimes » ainsi que de nombreuses secousses décrites comme « le corps du moribond qui rend les derniers soupirs ». La nouvelle n’arriva en métropole qu’un mois plus tard. Le bilan fait état de presque 3000 morts : « Le tremblement de terre du 8 février et l’incendie instantané qui a eu le courage de venir brûler des ruines (…) sont un de ces épouvantables bouleversements que nous redirons à nos derniers neveux qu’ils ne nous croiront pas ! […] ».

Il faut savoir que l’épicentre se trouvait entre Anse-Bertrand et l’île d’Antigue. L’évènement détruisit de nombreux édifices dont l’église (la 4ème, située à l’emplacement actuel de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul). Il fut décidé de reconstruire une église ainsi que le presbytère sur les mêmes emplacements et dont les travaux (de la nouvelle église) débutent le 29 décembre 1847 pour se terminer en 1850.

La ville a perdu toutes ses archives d’état civil et les recrée dès le 26 février 1843.

La reconstruction de Pointe-à-Pitre se fait sur de nouvelles bases, notamment avec la construction de murs coupe-feu construits entre chaque maison, des rez-de-chaussée en maçonnerie et les étages en bois.

Un séisme qui a marqué les mémoires puisqu’il détruit une bonne partie de la ville de Pointe-à-Pître en faisant 3000 morts et 1500 blessés au sein d’une population beaucoup plus importante qu’aujourd’hui puisqu’elle s’élevait à près de 22 000 habitants (15 000 aujourd’hui). On pense que 1100 des 1400 habitations dénombrées dans la ville ont été détruites. 

L’histoire a retenu que le Gouverneur de l’époque, l’Amiral Gourbeyre, informé du désastre survenu à Pointe-à-Pitre, se rend immédiatement sur les lieux, en compagnie du médecin en Chef et de chirurgiens de l’Hôpital Militaire de Basse-Terre. Le Docteur Arnoux, chirurgien de marine, installe un Hôpital de campagne sur l’actuelle Place de la Victoire et procède, avec son équipe, à des centaines d’amputation, parfois avec des scies égoïnes, ne disposant pas du matériel adéquat. Le risque de tétanos étant alors très fort; on craint même une épidémie de choléra avec tous les corps en putréfaction sous les décombres.
Le Maire de Pointe-à-Pitre, Jean-Antoine Champy, prend alors un Arrêté pour mettre en place des équipes chargées de ramasser les bras et jambes amputés, ainsi que les cadavres, pour les brûler sur le Quai de la Martinique ou pour les jeter dans le Canal des Saintes ou dans la mangrove proche de l’actuel Jarry.
Le Gouverneur Gourbeyre organise lui-même les secours et la gestion de crise. Il est aussi à l’origine de la reconstruction de la ville. Un chantier où il ne s’épargne aucune peine. Il en mourra d’ailleurs. Mais les Pointois et la Guadeloupe lui en seront reconnaissants puisque la place qui sépare l’église Saint Pierre et Saint Paul et le tribunal de Pointe-à-Pitre, porte son nom ainsi que la section qui portait jusque là le nom de « Dos d’Âne » et qui, depuis, est devenue la commune de Gourbeyre.

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Le boulevard Faidherbe

La fin du canal des boulevards :

A la fin des années 1960, le canal situé sur les boulevards Hanne et Faidherbe est canalisé dans une buse courant le long de la route, sous les boulevards.

La nature marécageuse des sols rend complexe la conception de la buse en béton, mais sa réalisation a pu aboutir.

Elle a permis d’absorber durant des décennies, les eaux pluviales des mornes alentours, comme à l’origine de l’histoire de la ville avec la construction de l’ancien canal Vatable et d’autres canaux (d’où son ancien surnom de « Venise des Antilles »), montrant ainsi sa perpétuelle lutte contre la montée des eaux des villes qui ont gagné leur espace vital sur la mer.

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On dé pyès kaz

Les « on dé pyès kaz » étaient transportées depuis les campagnes sur des cabrouets (charrettes) jusque dans les faubourgs proches et lointains de Pointe-à-Pitre.
Elles étaient posées sur un socle de moellons et autres matériaux afin d’éviter les inondations par temps de pluies et de cyclone. Selon les dimensions de la parcelle, elles étaient orientées de face ou de côté.
Photo 1. Vue générale de la façade.
Photo 2. Détails du socle rocheux.
Photo 3. Frise en bois sculpté démontrant la volonté de montrer, pour le propriétaire, son statut social auprès des voisins.
Photo 4. Porte ouvrant sur un ancien couloir traversant et rejoignant la rue parallèle.