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Histoire

Le bagne flottant de Pointe-à-Pitre

Oubliée, l’histoire du bagne flottant de Pointe-à-Pitre résonne comme un silence assourdissant dans l’histoire de la ville mais aussi du Petit et du Grand-Cul-de-Sac Marin, reliés par la Rivière Salée.


Le traffic maritime et la navigation sont, depuis la colonisation de la Grande-Terre, un enjeu majeur dans l’import-export de marchandises dans l’archipel Guadeloupéen.
Pour ce faire, à de nombreuses reprises dans le temps, la colonie fait draguer la baie de Pointe-à-Pitre passant ainsi de quelques centrimètres de profondeur par endroits à plusieurs mètres afin de faire remonter toujours plus vers le Nord les voiliers puis les navires de plus gros tonage dans le Petit-Cul-de-Sac Marin.
De plus, les liaisons maritimes avec Saint-Martin et Saint Barthélémy mais aussi Saint-Domingue et d’autres îles de l’arc Antillais nécéssitent de rendre navigable la Rivière Salée et ainsi d’éviter le contournement de la Basse-Terre par le Sud.

Photo aérienne de Ch. BOISEL 1936 – La Rivière Salée. Collection privée.

Deux vaisseaux vont, tour à tour, être utilisés comme bagnes flottants, afin d’accueillir les forçats, condamés de droit commun.
C’est ainsi qu’en 1861, le gouverneur Frébault prend un arrêté établissant un bagne installé à bord du bateau « Cocyte » mouillant dans la rade non loin des quais de Pointe-à-Pitre. Les prisonniers sont employés au redressement et au curage de la Rivière-Salée puis au curage de la rade de la ville.
A bord se trouve toute l’intendance d’un établissement de rétention. On peut noter la présence d’un aumônier.
Une drague à vapeur est amenée dans le port de Pointe-à-Pitre en 1862.
De 1863 à 1866, l’appareil va draguer la baie, y compris juste après le cyclone de 1865.
Plus tard en 1869, c’est au tour du navire « Le Neptune » de servir de bagne flottant, suite à un arrêté du Gouverneur De Lormel pour être spécialement affecté à la détention d’hommes condamnés à la peine des travaux forcés jusqu’à leur transfèrement dans un établissement pénitencier.

La riche histoire maritime de Pointe-à-Pitre reste encore de nos jours assez méconnue.