Le 25 janvier dernier marquait les 1 an du début de la démolition de l’ancien Monument Historique Inscrit La Renaissance. Où est passée la fameuse « reconstruction à l’identique » ? Après moultes périodes annoncées pour la « reconstruction« , même le trompe-l’œil déposé à la hâte s’en est allé…
Notre association est heureuse et fière de collaborer avec l’association des Cuisinières de la Guadeloupe. En effet, le travail effectué en commun avec l’association, MD Consulting ainsi que Cap Excellence a permis d’obtenir le label « Année de la Gastronomie« mis en place par l’Etat afin de valoriser le patrimoine culinaire.
Logo du label Année de la Gastronomie
La fête des Cuisinières, qui s’est déroulée le samedi 6 août 2022 à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre, a été l’occasion de présenter le nouveau logo de l’association des Cuisinières de la Guadeloupe. C’est par le biais de David Grégoire, président de notre association, que le logo a été créé.
Notre association soutien l’initiative de la restauration de la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul (Pointe-à-Pitre), sélectionnée par la Mission Patrimoine 2021 comme monument emblématique de la Guadeloupe
Durant la semaine 22 de 2022, nous avons aperçu, accroché sur le mur de façade des Chantiers Viviès, un permis d’occupation de la voie publique signée par l’édile de la ville signalant l’imminence de la démolition des Chantiers Viviès. Des barrières Héras ont à nouveau été installées aux abords de l’édifice situé sur le quai Ferdinand de Lesseps. A notre grand regret la démolition de cet édifice remarquable de 1949, de par son architecture mais aussi de par son concepteur qu’était l’éminent architecte guadeloupéen Gérard-Michel Corbin et qui raconte l’histoire des quais de Pointe-à-Pitre, semble actée…
Document accroché sur la façade des Chantiers Viviès. Photo datée du 05-06-2022.
Ce n’est pas faute d’avoir questionné les acteurs du dossier et informé le public de la menace de disparition d’un pan du patrimoine pointois. Nous avons même formulé une demande de recours gracieux transmise au maire, et qui à ce jour et sauf erreur de notre part, reste sans réponse ce qui signifie le rejet de notre demande. Le 5 février 2021 nous avions fait un article au sujet des Chantiers Viviès.
En 2008, un projet avait fait l’objet d’une collaboration avec l’autorité compétente afin que la façade soit conservée, ce qui avait été accordé dans un permis de construire modificatif. Le projet comportait bien la façade d’origine surmontée de nouveaux étages, le tout conservant l’aspect extérieur du patrimoine Gérard-Michel Corbin en mettant en retrait les nouveaux étages, tout en réhabilitant l’intérieur avec l’aménagement/création de nouveaux espaces et même d’un petit parking intérieur pour les usagers. Une méthode intelligente et efficace de pérennisation du patrimoine tout en l’adaptant à notre époque et aux besoins urbains de Pointe-à-Pitre.
Représentation de la façade ancienne conservée juxtaposée à une représentation de la façade surmontée de l’agrandissement. Propriété intellectuelle de Michel Corbin architecte DPLG – 2008.
Représentation générale de la façade surmontée de l’agrandissement. Propriété intellectuelle de Michel Corbin architecte DPLG – 2008.
Ce n’est malheureusement qu’un énième édifice/monument remarquable de la ville sur la longue liste des démolitions du patrimoine de notre ville pourtant labélisée « Ville et Pays d’Art et d’Histoire » (VPAH)… Ainsi, comme annoncée de façon officielle le 17-12-2021, l’ancienne clinique Saint-Nicolas et la Maison de Marie-Galante feraient l’objet de démolitions prochaines…quid de l’ancienne administration Darboussier, monument historique inscrit et seul vestige de l’usine du même nom.
L’association Patrimoine Pointois tient à féliciter chaleureusement Simone Schwarz-Bart et l’association La Souvenance Maison Schwarz-Bart (facebook / instagram) ainsi que la commune de Goyave pour le travail effectué en collaboration depuis des années afin de réhabiliter ce lieu culturel mythique de la Basse-Terre et plus largement de la Guadeloupe. Ainsi, c’est la maison de deux écrivains Simone et André Schwarz-Bart, lieu de vie chargé d’histoires, qui va pouvoir bénéficier de travaux conséquents grâce à la Fondation du Patrimoine tels que :
Gros œuvre ;
Charpente et couverture ;
Menuiserie ;
Revêtements des sols et des murs ;
Peinture.
Une fois les travaux réalisés, courant 2023 d’après le site de la Fondation du Patrimoine, le lieu devrait accueillir à nouveau des artistes, des expositions, des concerts et des conférences.
Le patrimoine matériel et immatériel sont l’âme d’un lieu, d’une ville, d’un pays, de l’humanité…
C’est avec étonnement et curiosité que dimanche (01-08-2021) notre association a aperçu la sponsorisation sur les réseaux sociaux d’un dit « appel à projet » posté par le propriétaire de la Renaissance. On pourrait se dire « ah enfin, ça bouge ! », mais en lisant d’un peu plus près, nous sommes restés pantois quant aux éléments indiqués, à savoir la nature dudit « appel à projet ». « La Renaissance 2 », c’est ainsi qu’il est nommé. Le 03 août 2021, toujours aucun affichage légal obligatoire aux abords, et s’agissant d’un monument historique inscrit, aucune information relative à l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France, sauf erreur de notre part, pourtant demandée aux services compétents concernés. Pourtant il ne s’agit pas d’un bâtiment quelconque mais bel et bien de La Renaissance, salle de cinéma et de spectacle mythique dans le paysage culturel et patrimonial Pointois, Guadeloupéen et National. Un bâtiment conçu et financé entièrement par des Pointois dès 1927 par souscription et dont la façade fut dessinée par un jeune Pointois devenu plus tard architecte. Autres points manquants dans cet « appel à projet » : l’absence d’enquête publique sur le devenir des lieux mais aussi aucune évocation de l’histoire chargée des lieux, la mémoire des Pointois, des Guadeloupéens… Reconstruire à l’identique ? Alors que des études documentées informent de la faisabilité technique et financière de sa sauvegarde au moyen de son renforcement parasismique par le biais de techniques brevetées et éprouvées. Le budget aurait pourtant été bloqué, provisionné dans le plan de relance. Dans cet « appel à projet » il est indiqué, sauf erreur de notre part, que le bénéficiaire devrait prendre à sa charge la construction de la parcelle et que la façade serait « reconstruite » en amont…Quel est ce type de construction dont on ne construit pas les quatre murs en même temps ? La façade sera reconstruite pour rester seule dans l’attente de la construction de la suite du bâtiment ? Autre élément troublant, l’appel d’offre sur un site de marchés en ligne datée du 17 mai 2021 indique que seuls quelques éléments protégés au titre des monuments historiques seraient retirés avant « déconstruction »…ce qui laisse présager une pauvreté architecturale dans cette reconstruction dite « à l’identique », ce qui laisse également présager d’un décor en carton-pâte digne d’un parc d’attraction… Tant de questions légitimes et toujours cette opacité et cette difficulté à obtenir des réponses…A suivre Extrait de l’émission RCI du 04-08-2021 : rectification de l’audio, nous sommes pour les partenariats public-privé
Église Saint-Pierre et Saint-Paul an tan lontan. 5ème église de la ville dans l’ordre chronologique, elle est construite sur l’ancien morne du Gouvernement (ou morne Victoire et plus anciennement morne à Picou). Elle remplace ainsi celle détruite lors du tremblement de terre de 1843. Sa structure actuelle a été fabriquée de 1870 à 1873 par la maison Joly d’Argenteuil (ex Établissements Eiffel) et acheminée par bateau depuis le Havre pour remplacer la structure en bois pourrissante. La rue Alexandre Isaac coupe la place en deux places distinctes de 1930 à 1980 (place de l’Église et place Gourbeyre). Elle permettait aux corbillards de partir vers la rue de Nozières puis directement vers le cimetière mais aussi aux processions de parcourir la ville depuis le parvis. Une fontaine y a été ajoutée au début des années 1990. Les ailerons ont été ajoutés en 1897 après le tremblement de terre et les quatre statues ont été descendues et installées de chaque côté des deux portes latérales. Classée monument historique depuis 1978. • •
Aujourd’hui George Tarer a 100 ans…100 ans d’une vie de combat, 100 ans d’engagement au service des femmes, des jeunes, des plus démunis.
George Tarer, née Tacite, voit le jour à Morne-à-l’eau le 5 juin 1921. Très tôt elle s’engage pour les autres, et l’engagement politique envers les femmes et les plus pauvres suivront rapidement. Elle s’engagera en politique. Elle sera notamment adjointe au maire de Pointe-à-Pitre et à ce titre elle sera témoin des évènements de 1967. Elle sera également une contemporaine de la période dite “An tan Sorin” durant la 2nde guerre mondiale, elle a alors 20 ans.
George Tarer a été la 1ère sage-femme diplômée en Guadeloupe, surveillante générale du service de maternité au CHU, ancien maire-adjoint de Pointe-à-Pitre.
Elle a reçu la médaille de Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur des mains de l’ancienne préfète de la Guadeloupe Marcelle Pierrot, le jour de son 98ème anniversaire à cette même date.
Marcel Lollia, dit “Vélo”, né le 7 décembre 1931 à Pointe-à-Pitre.
Né de parents ouvriers à l’usine Darboussier, il fréquente très tôt le quartier de Carénage et de Fond Laugier où il joue du Ka avec l’association VELO de son père, Vénance Lollia. Il est initié par le maître tanbouyé Carnot. Il se produit dans les bals, les fêtes municipales mais aussi dans les cours Selbonne, Zamia et Lacrosse.
Il est repéré par Madame Adeline (Man Adline) qui tient un commerce sur la place de la Victoire. Il rejoint ainsi sa troupe de danseurs et musiciens la Briscante et joue sur les paquebots amarrés au port de Pointe-à-Pitre le temps de leur escale. Puis il se produit à Paris avant de revenir en Guadeloupe. En 1978 il déboule avec des condisciples dans les rues de Pointe-à-Pitre, habillés de vêtements de récupération, ce qui leur vaudra le surnom “mé a ki yo ?”. Il fut membre fondateur du groupe Akiyo qu’il quitta peu de temps après.
Très malade, il décède le 5 juin 1984. Son corps est exposé à la foule durant trois jours aux abords du kiosque à musique de la place de la Victoire. La messe de son enterrement sera l’occasion pour le ka et la langue créole de rentrer pour la première fois dans l’église St-Pierre et St-Paul.
Une première sculpture en résine époxy a été installée en 2004 au croisement des rues de Nozières et St-John Perse, puis remplacée par une sculpture en bronze en 2014. Toutes deux réalisées par l’artiste guadeloupéen à la demande du groupe Akiyo.
Pour aller plus loin, le livre ci-dessous coécrit par Carnot en 1986, relate la rencontre et la collaboration entre Carnot et Vélo ainsi que l’époque de la Briscante :
1802 : Le reste des prisonniers de la colonne d’Ignace sont fusillés à Fouillole en bord de mer. Leurs corps sont jetés à l’eau.
1848 : La 2eme abolition de l’esclavage est proclamée en Guadeloupe par le gouverneur Layrle.
En ce matin du 27 mai 1848, le gouverneur reçoit une députation à 6h00 du matin, (délégation de représentants de la ville de Pointe-à-Pitre envoyée la veille par son conseil municipal ayant voté pour la demande de l’abolition de l’esclavage auprès du gouverneur Layrle).
“Elle est sollicitée comme moyen de salut public. »
Proclamation du maire.
Le conseil municipal de Pointe-à-Pitre convoqué le 26 mai à midi en séance extraordinaire.
Le maire donne lecture des pièces officielles reçues de la Martinique :
1er la proclamation du gouverneur M. Rostoland du 22 de ce mois, demandant le concours des honnêtes gens pour réprimer les désordres.
2ème d’une autre du maire de St. Pierre demandant le même concours et annonçant que le conseil municipal vient de demander au gouverneur l’abolition de l’esclavage.
Deux propositions, celle du Maire donne la paix et la seconde la guerre et la guerre civile.
Proclamation du maire de Pointe-à-Pitre :
“Je conçois les alarmes en présence des évènements graves et des malheurs déplorables dont notre sœur, la Martinique vient d’être le théâtre : mais rassurez-vous, il ne sera pas dit que l’esprit de sagesse et de modération dont la classe esclave de la population jusqu’ici fait preuve restera sans récompense : il ne sera pas dit que nous abuserons de ce bon esprit ou de notre force pour retarder plus longtemps le bienfait de la liberté.
Le maire, Champy.”
“En présence de ces faits qui font naître l’impossibilité de maintenir plus longtemps ici le régime de l’esclavage, le Gouverneur propose de prononcer l’émancipation immédiate des esclaves de la Guadeloupe.
A l’unanimité le conseil privé appuie cette mesure devenue d’une indispensable nécessité dans la situation actuelle de la colonie.
Le gouverneur décide que nulle disposition répressive ou restrictive n’accompagnera la proclamation de la liberté.”
Sources :
-Pointe-à-Pitre, Urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire XVIIIè et XIXè siècles.
-Délibérations du Conseil privé, séance du 27 mai 1848
-Gazette officielle de la Guadeloupe : 31 mai 1848
-Société d’Histoire de la Guadeloupe :
1967 : Deuxième jour de révolte syndicale et ouvrière dans Pointe-à-Pitre. La lutte et la répression s’étendent jusque dans les faubourgs de la ville.
Rapport de la Commission d’information et de recherche historique sur les événements de décembre 1959 en Martinique, de juin 1962 en Guadeloupe et en Guyane, et de mai 1967 en Guadeloupe.
Fresque dont la maquette est signée de l’artiste Sanmyel, installée en 2007 sur la droite du mur d’enceinte du collège Nestor de Kermadec et restaurée en 2020 leur rend hommage.