Qui n’a jamais vu, par endroits dans les rues du centre-ville de Pointe-à-Pitre, des pavés incrustés sur les trottoirs.
La majorité d’entre eux sont en pierre calcaire, souvent ocre, parfois orangée voire rougeâtre.

Ils viennent, pour la plupart, de la région bordelaise de la vallée de la Garonne et de l’estuaire de la Gironde, non loin de Frontenac.
Les blocs de roche étaient grossièment taillés et mis en fond de cale des bateaux afin de les lester, venant à vide, pour la traversée de l’Océan Atlantique. Une fois arrivés dans le port de Pointe-à-Pitre, les pierres, déchargées sur les quais de la ville, étaient remplacées par des sacs de sucre de canne à destination de Bordeaux.
Les blocs étaient vendus ou récupérés puis taillés afin d’être utilisés pour le pavement de la chaussée et des trottoirs (longtemps à la charge des propriétaires devant leur(s) parcelle(s)), des sols des entrepôts ainsi que leurs arrière-cours mais principalement pour paver les quais et leurs jetées.

C’est ainsi qu’au hasard d’une marche, on peut apercevoir encore de nos jours des vestiges de ces éléments qui racontent une partie de l’histoire maritime la ville.

Lors de la rénovation de la Place du Marché Central (Marché aux Épices) au début des années 2000, la pierre de Frontenac a été utilisée pour le pavage du sol.

Certains pavés peuvent être en pierre granitique, souvent utilisés comme bordures de rigoles passant sous la chaussée.

D’anciennes rigoles à grande capacité, en ciment des années 1940 et jouxtant les pavés, sont encore visibles dans certaines rues.
